En 2003, en France métropolitaine, un ménage dispose d’un revenu disponible annuel par unité de consommation de 24 910 euros en moyenne. Il consacre 83 % de ce revenu à des dépenses de consommation , concentrées aux deux tiers sur quatre postes : le logement, l’alimentation, les transports et les loisirs. Le reste, 17 %, est épargné. Cependant, ces chiffres tirés des comptes nationaux diffèrent de ce que les ménages vivent à travers leur situation personnelle, car un ménage « moyen » n’est qu’une construction statistique.
L’analyse du compte des ménages selon le niveau de vie, la composition familiale, l’âge ou la catégorie socioprofessionnelle permet de relier description macroéconomique et réalité vécue au niveau individuel (encadré).
Le revenu disponible des ménages les plus aisés, cinq fois plus élevé que celui des plus modestes
Les ménages sont répartis par niveau de vie croissant en cinq quintiles, représentant chacun 20 % de l’ensemble, soit cinq millions de ménages. Les 20 % des ménages les plus aisés disposent de 40 % du revenu disponible total et les 20 % les plus modestes en reçoivent 8 % (tableau 1). Le revenu disponible par unité de consommation des plus aisés (50 030 euros) est ainsi en moyenne 5,0 fois plus élevé que celui des plus modestes (10 080 euros). Pour les ménages les plus modestes, les prestations (vieillesse, chômage, prestations familiales, minima sociaux) constituent 52 % du revenu disponible, contre 25 % à 35 % pour les autres quintiles. En revanche, pour les plus aisés, ce sont les revenus du patrimoine (revenus financiers et revenus fonciers), à 32 % du revenu disponible, qui les distinguent du reste des ménages.
La part des revenus du patrimoine est croissante avec le niveau de vie : du premier quintile (8 %) au quatrième (18 %), ils sont principalement constitués des loyers imputés aux propriétaires occupant leur logement. Pour les plus aisés, les revenus du patrimoine se partagent quasiment à égalité entre revenus immobiliers et revenus financiers. De fait, l’ensemble des revenus financiers se concentre à 81 % dans le haut de la distribution.